Pour être honnête avec vous, je me demande encore aujourd’hui ce qui motive Toyota a continuer d’œuvrer dans le segment des camionnettes pleine grandeur alors que ses parts de marché son si infimes qu’on ne les considère même pas dans la majorité des études statistiques. Après tout, produire un véhicule de ce genre est associer à certains coûts comme le développement ou marketing. D’ailleurs, Toyota offre d’autres produits qui sont nettement plus populaires sur lesquels il pourrait rediriger les efforts gaspillés sur le Tundra. Bref, vous aurez compris que je n’ai pas forcément une très haute opinion du camion du constructeur japonais, mais ça, c’est surtout parce que la compétition a une sacrée longueur d’avance, car si on se contente d’admirer le Tundra dans sa singularité sans le comparer, il faut admettre qu’il est plutôt réussi.
Pour mieux comprendre la présence du Toyota Tundra sur le marché, je crois qu’il est essentiel de remonter jusqu’au début, mais je vous rassure, ça n’est pas très loin, enfin, pas en comparaison avec l’histoire de l’automobile de manière générale. Bref, le Toyota Tundra a fait son entrée sur le marché en 1999 et l’objectif de la marque était clairement de rivaliser avec les grands constructeurs américains. Il faut dire qu’à l’époque, Toyota avait frappé assez fort et le Tundra se vendait très bien à la grande surprise des constructeurs américains. Et puis, en 2008, il y a eu la crise économise, un évènement qui a failli avoir raison de certains constructeurs américains, ce qui a forcé une importante restructuration dans la gamme de ces derniers. Néanmoins, on aurait dit que Toyota sentait que ses rivaux étaient dans la soupe chaude puisque l’année précédente, le constructeur japonais a introduit la seconde génération du Tundra sur le marché. Plus de modèles, un nouveau V8 de 5.7 litres et des technologies de pointe ont permis à ce tout nouveau Tundra de gagner le salut des Américains. En 2013, Toyota a lancé la 3e génération du Tundra et c’est à partir de ce moment que les choses ont commencé à moins bien aller et que la compétition est devenue de plus en plus féroce.
Motorisations
Aujourd’hui, le Toyota Tundra ne propose que 2 motorisations, soit un V8 de 4.6 litres et un V8 de 5.7 litres. Pour la première option, on a droit à une puissance de 310 chevaux et 327 livres-pied de couple, ce qui est loin d’être impressionnant. En fait, le moteur turbocompressé de 4 cylindres de 2.3 litres qu’on retrouve dans plusieurs modèles Ford affiche des performances plus élevées dans certains modèles et je ne vous parle même pas du V6 de 2.7 litres. Inutile de vous dire que ce moulin n’est tout simplement plus dans la course. Bref, tout ça nous amène vers la seule option valable que propose le camion du constructeur japonais à mon avis, soit un moteur V8 de 5.7 litres. Ce dernier affiche une puissance de 381 chevaux et 401 livres-pied de couple, ce qui est déjà plus respectable. Néanmoins, ce moteur voit une grande partie de son potentiel réduit par son archaïque boîte de vitesse automatique à 6 rapports.
Équipements et technologies
Là où Toyota marque de gros points à mon avis, c’est avec son ensemble de technologie Toyota Safety Sense, qui comprend notamment l’alerte de sortie de voie, les phares automatiques, un régulateur de vitesse dynamique et le système de pré collision avec détection de piéton, de série dans toutes les camionnettes Tundra. Pour obtenir des technologies similaires chez la compétition, il faut débourser de grosses sommes et opter pour les modèles les plus luxueux. Pour ce qui est de la gamme de modèles que propose le Tundra, il y en a tout simplement trop pour tous les couvrir. Je vais donc me contenter de vous parler de son prix de base qui s’élève à 42 989$ et de sa version la plus onéreuse qui se détaille à partir de 65 529$, ce qui reste relativement abordable quand on sait que les camions américains frisent le 100 000$ dans leur configuration la plus luxueuse. Enfin, vous aurez compris que la grosse majorité des ventes de camions ne se situent pas dans les extrêmes et c’est pour cette raison qu’il est essentiel de parler du milieu. Si vous allez faire un tour chez Toyota, vous allez remarquer que le mot TRD est à l’honneur et c’est assez dommage puisque le constructeur semble désormais utiliser ce dernier comme un élément de marketing. Il fut une époque où un camion Toyota qui portait la marque TRD se distinguait vraiment du lot, mais aujourd’hui, ce n’est plus vraiment le cas. En fait, si vous voulez bénéficier des vrais avantages de la gamme TRD, optez soit pour la version TRD Off Road ou TRD Pro.
Design
C’est une opinion très personnelle, mais je ne trouve pas le Toyota Tundra particulièrement attirant pour un camion. Il est certain que la version TRD Pro ne laisse personne indifférent, mais de manière générale, le design du camion du constructeur japonais manque un peu d’audace et d’éloquences, surtout lorsqu’on voit ce que ce dernier a été en mesure de réaliser avec ses nouvelles berlines Corolla, Camry et Avalon.
Pour l’intérieur, c’est sensiblement la même chose. Il n’y a rien de choquant, mais il n’y a pas de quoi être impressionné non plus.
Les points faibles
La qualité globale de finition n’est tout simplement pas là. Les versions d’entrées de gammes sont très dispendieuses compte tenu du peu d’éléments qu’elles offrent. Le Toyota Tundra 2020 est un camion très gourmand, et ce, peu importe le moteur pour lequel vous optez.
Les points forts
C’est un camion fiable et durable. Certaines versions affichent des compétences hors routes supérieures à la moyenne. Le Toyota Tundra conserve également une meilleure valeur de revente que ses compétiteurs.
Élément signature
L’ensemble TRD Pro est ce qui rend le Toyota Tundra réellement exceptionnel à mon avis.
Résumé
Toyota aurait clairement avantage a investir dans le segment des camionnettes intermédiaires en proposant plus d’options pour son Tacoma, mais le constructeur japonais a clairement encore de l’intérêt pour le Tundra. Il faut dire que ce véhicule n’est pas pour tous le monde, mais ceux et celles qui l’apprécient en sont complètement passionnés et c’est peut-être pour cette raison que Toyota continue d’œuvrer dans ce segment.
Jean-Sébastien Poudrier
Tags: Ford, Toyota, Toyota Tundra, Toyota Tundra 2020
Auteur: Jean-Sébastien Poudrier