Assurance auto : assuré sous surveillance

14 Février 2013 PAR Jean-Sébastien Poudrier

Pouvoir étudier le moindre faits et gestes des automobilistes, mesurer leur agressivité au volant ou encore connaître la vitesse moyenne à laquelle ils roulent, c’est là le rêve que chérissent la plupart des compagnies d’assurance automobile. Même si nous sommes encore loin d’une telle réalité, certains assureurs proposent, sur une base volontaire, d’équiper la voiture de leur client d’un système qui permet de mesurer les accélérations et les freinages.

Très populaire aux États-Unis et un peu moins en Europe, les systèmes de surveillance électronique pour automobile sont littéralement en train d’envahir le marché Québécois. Certains mesurent uniquement le kilométrage réel que vous effectuez, mais d’autres appareils plus sophistiqués permettent à votre assureur d’avoir un bilan complet de vos déplacements en automobile. Heureusement, ce genre de système est proposé sur une base volontaire, mais ça ne serait pas surprenant qu’une éventuelle loi l’oblige pour certaines catégories de conducteurs à haut risque, notamment les jeunes de 16 à 25 ans.

Une approche différente

Si les différents systèmes de surveillance électronique automobile sont clairement destinés à étudier vos moindres faits et gestes, les compagnies qui les vendent priorisent davantage l’idée qu’il s’agit d’un système qui leur permet d’ajuster votre prime grâce à votre bonne conduite.

SSQauto propose un système de surveillance électronique qui mesure le kilométrage dans son programme Kilo. Grâce à ce dernier, l’assureur prétend faire payer moins à ses clients parce qu’il connait le kilométrage exact que ces derniers parcourent quotidiennement. SSQauto nous vend l’idée qu’il s’agit « d’une offre de service adaptée aux habitudes de conduite des Québécois », ce qui n’est pas faux. Même si la capacité d’un tel système est assez limitée, il ne faut pas perdre de vue que quelqu’un finira tôt ou tard par s’en servir pour les mauvaises raisons.

Une boite noire pour automobile

Grâce à l’enregistrement de données qu’offrent certains systèmes de surveillance électronique, si la majorité des véhicules en sont équipés d’ici quelques années, les enquêtes lors de graves accidents de la route pourront être plus facilement résolues. À l’inverse, les gens qui sont victimes d’erreur sur la personne et qui rassoient une contravention pour excès de vitesse pourront mieux se défendre.

Au boulot!

Il n’y a pas que les compagnies d’assurance qui s’intéressent aux systèmes de surveillance électronique, car son usage dans le domaine de la livraison commercial est pratiquement sans limites. Après tout, quel patron ne rêve pas de pouvoir surveiller ses employés lorsque ces derniers transportent plusieurs milliers de dollars de marchandise!

Un marché plus important

La surveillance électronique ne s’arrêtera pas à l’automobile si vous voulez mon avis. Les compagnies qui proposent de l’assurance vie pourraient facilement produire un appareil dont les fonctions seront d’évaluer les risques que vous prenez au quotidien. Qui sait, peut-être pourrait-il même intégrer un système du genre à votre téléphone, car de nos jours, les conversations comme la majorité de nos transactions et même les émotions passent par le téléphone. Ça peut donc devenir un outil important pour les compagnies d’assurance.



Auteur: JEAN-SÉBASTIEN POUDRIER